Bonbons et illustration

Piqûre de rappel : ce soir c’est Halloween 🎃🍬 on va donc parler bonbons, et illustration.

Et plus particulièrement d’un récit qui regorge de ces deux éléments : « Charlie et la Chocolaterie ».

Laissez moi donc vous présenter l’Histoire de cette histoire, écrite par Roald Dahl en 1964 et mise en image par des illustrateurs de génie au fil des ans.

Pour se mettre dans l’ambiance, on peut se faire un pti Jacques Brel 🎵 because pourquoi pas.

Au commencement, il y avait Roald Dahl

Roald Dahl est un écrivain d’origine anglaise né en 1916. Il est auteur d’articles pour la presse, de livres pour enfants, de scénarios et de quelques poésies.
Descendant de parents immigrés d’origine norvégienne, il a prouvé son patriotisme anglais durant la seconde guerre où il s’est démarqué au sein de la Royal Air Force.

Après la guerre, Roald Dahl épouse la vedette de cinéma et de théâtre Patricia Neal, et s’installe aux Etats-Unis.
Charlie et la Chocolaterie est donc d’abord publié en Amérique en 1964, où il rencontre un grand succès.
Plus frileux, les éditeurs anglais s’inquiètent du « style d’écriture pour adultes » et de la rudesse du récit. C’est pour cette raison que le livre ne sortira que trois ans plus tard en Angleterre.

C’est qu’en effet, déjà à l’époque, les récits pour enfants de Roald Dahl dénotent, car leur ton est un mélange atypique de comique et de sombre. Ils dépeignent le plus souvent des personnages risibles mais inquiétants, une ambiance fantastique et pourtant lugubre.
On se demande alors si ce genre de littérature n’exacerbe pas les mauvais comportements des enfants, comme l’affirmèrent à l’époque les détracteurs de Dahl.

Dans le même genre, il est notamment l’auteur de : « les Gremlins », « James et la pêche géante », « Matilda » ou encore « Fantastic Mr Fox ».

Inspiré d’une histoire vraie 🍫

Il est à noter que Charlie et la Chocolaterie est directement inspiré de l’enfance de Roald Dahl.
Effectivement, il a passé sa scolarité à Repton School dans le Derbyshire, non loin de la célèbre chocolaterie Cadbury.

Cette dernière avait pour habitude d’envoyer régulièrement aux écoles des « colis test » remplis de leurs dernières créations. En retour, les enfants donnaient leur opinion pour faire évoluer les recettes.

Plaquette de chocolat Cadbury 1905

Camionnette de livraison Cadbury 1920

A cette époque (vers 1920), les chocolateries Cadbury et Rowntree’s se bagarraient la place de numéro un sur le marché. Elles essayaient régulièrement de se voler de précieux secrets de fabrication, envoyant des espions infiltrer le personnel chez l’une et chez l’autre. A cause de ces manœuvres, les deux entreprises se firent de plus en plus méfiantes et secrètes.

On devine en quoi ce contexte a pu inspirer Roald Dahl dans l’écriture de son best seller. Et pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, foncez donc, cela vous paraitra évident !

Les derniers seront les premiers 😎

Joseph Schindelman n’était pas le premier choix de Roald Dahl pour illustrer son récit. Il lui aurait volontiers préféré Maurice Sendak, mais ce dernier était trop occupé sur d’autres projets.

Illustrations de Joseph Schindelman, issues de la première édition de Charlie à la Chocolaterie, 1964.

Ce fut donc à J.Schindelman que revint le privilège d’associer bonbons et illustration.
Petite leçon d’humilité tout de même. En dépit du fait qu’il était un « second choix », Schindelman a réussi à marquer les esprits grâce à ses dessins. Il fait aujourd’hui encore référence pour son œuvre, et les premières éditions du livre se vendent à prix d’or. Pour vous donner une idée, elles coûtent de 75$ à 15,000$.

D’une humilité exemplaire, Schindleman a d’ailleurs conservé son travail au sein d’une agence de publicité tout au long de sa vie professionnelle. Il dessinait uniquement le soir, en rentrant du travail.
Lors d’une interview pour le New Yorker en 2014 il explique que ses enfants ont beaucoup aimé le livre à sa sortie. En partie car ils avaient pu regarder leur père dessiner le soir et la magie opérer. Mais aussi car J.Schindelman s’était inspiré de son fils pour dessiner le personnage de Charlie.

Pour faire résonner ses dessins avec l’ambiance du récit qu’il qualifie de « à la Dickens », l’artiste décide de travailler à l’encre noire. Ainsi, ses illustrations rappellent les gravures victoriennes, et installent une ambiance très british, chère à Roald Dahl.

Découvrez cette petite interview de 2-3 minutes. Francophones : n’oubliez pas d’activer les sous-titres automatiques.

Une bonbonnière d’artistes

Tous ceux qui connaissent Charlie et la Chocolaterie le connaissent souvent grâce à une version différente. Que ce soit en livre ou en film, les interprétations et les interprètes ont été nombreux.

Parmi les plus connus des illustrateurs à avoir associé bonbons et illustration, on retrouve Quentin Blake et Jaques Faith.

Illustration de Quentin Blake

Illustration de Faith Jaques.

Il y a eu également trois adaptations sur les planches des théâtres, deux jeux vidéos, et une attraction dans un parc à thème.
Mais on connaît surtout les versions filmées/animées qui ont chacune donné une interprétation différente des personnages et des décors. Personnellement j’ai connu l’histoire de Willy Wonka grâce à la version de Mel Stuart, qui me faisait aussi peu qu’elle me faisait rêver.

Je me souviens notamment du regard fixe de Gene Wilder, et de ses crises de colère que j’avais du mal à comprendre. Mais surtout une scène spécifique où tout le monde navigue sur une rivière de chocolat. Le courant se fait de plus en plus fort, un précipice semble se rapprocher, mais Willy Wonka chantonne, imperturbable, et glaçant. A part ça bien sûr je rêvais du papier peint comestible, du chewing-gum éternel, ou de la tasse à thé à croquer. Normal.

Adaptation de Mel Stuart en 1971
Gene Wilder joue Willy Wonka

Adaptation de Tim Burton en 2005
Johnny Depp joue Willy Wonka

Sur ce, je vous rappelle que ce soir c’est Halloween, donc n’oubliez pas les bonbons, et pensez aussi à être un peu flippants avec les enfants. #RoaldDahlStyle

Pour ceux qui ont perdu leur âme d’enfant, mais aussi pour ceux qui ont des bonbons dans les placards toute l’année, j’ai prévu une petite surprise. J’ai moi aussi tenté d’associer bonbons et illustration, dans un rendu pratique, surtout destiné à annoncer l’état de votre stock.

Vous trouverez par ici des feuilles à imprimer et à scotcher sur votre porte. Elles indiquent aux enfants l’état de votre stock de bonbecs. « Toquez on a du stock », ou « Désolé, il ne me reste que des Mon Chéri » de quoi annoncer la couleur !

Pour finir, et comme d’habitude, vos commentaires sont les bienvenus ! Si vous vous aussi vous avez été traumatisés par Charlie et la Chocolaterie, si vous avez aimé découvrir ces illustrations et artistes : lâchez un pti com ! 😊📃

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